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2 mai 2017

Vers la fin de la Corée du Nord ?

Barak Obama avait prévenu son successeur. La question internationale la plus critique et urgente à régler sera celle de la prolifération nucléaire nord-coréenne. Depuis quelques semaines, le dictateur rouge Kim Jong-un multiplie les menaces à l’encontre de Séoul et de Washington – annonçant même sa volonté de frapper le territoire américain. La menace ne fait sourire personne. Elle va bien au-delà du simple effet déclaratoire car, ce n’est un secret pour personne, la Corée du Nord développe depuis plusieurs années maintenant un programme nucléaire à finalité militaire. Pyongyang a déjà procédé en effet, par quatre fois, à un test de bombe atomique en 2006, 2009, 2013 et 2016. À chaque fois, le pays a subi des sanctions internationales et s’est enfoncé davantage encore dans une logique d’isolement. Le “régime ermite” (c’est ainsi qu’on le surnomme fréquemment) n’en a eu cure et a continué, sans vaciller, sa course folle nucléaire. Avec, il faut le souligner, la complicité passive de la Chine. À tel point que l’on estime que la Corée du Nord serait vraisemblablement capable aujourd’hui de fabriquer huit à douze têtes nucléaires de type “A”. La course en avant du leader coréen ne se limite pas à la fabrication de bombes A, elle s’accompagne aussi du développement de missiles susceptibles d’embarquer lesdites bombes avec la possibilité, évoquée il y a quelques jours par Washington, que la Corée du Nord ne soit en capacité, avant la fin du mandat de Donald Trump, de frapper le territoire américain avec un missile à tête nucléaire. Confronté à cette menace caractérisée, le nouveau président américain a décidé de hausser le ton en déclarant qu’il était prêt à utiliser “la totalité des capacités militaires des États-Unis” pour contrer les missiles balistiques nord-coréens, y compris en recourant à des frappes préventives. En attendant une action encore à ce jour hypothétique, le déploiement du bouclier anti-missile américain Thaad, destiné à protéger la Corée du Sud mais décrié par la Chine, est confirmé. De fait, cette poussée de tension dans la péninsule ne fait pas les affaires de Pékin. Tout d’abord, les menaces de son allié nord-coréen justifient pleinement que les États-Unis installent un bouclier anti-missile pour protéger la Corée du Sud. Mais un tel déploiement, en mettant des missiles d’interception à la frontière de la Chine, ne peut que fragiliser la valeur de la dissuasion nucléaire chinoise. Ensuite, le Japon, qui constitue le grand rival régional de Pékin, envisage pour se protéger du risque nord-coréen, de déployer lui aussi un bouclier anti-missile, voire même pourquoi pas de se doter de l’arme nucléaire. Le cauchemar absolu pour Pékin qui verrait ainsi sa supériorité militaire globale contestée. Enfin, la Chine se doit de réagir si elle veut être crédible internationalement, mais hésite aussi à contraindre par des mesures coercitives la Corée du Nord à renoncer à son programme nucléaire. Elle craint en effet qu’une Corée du Nord apaisée et démilitarisée ne tombe dans le giron américain avec, à la clé, une unification de la péninsule qui se ferait au bénéfice de Séoul. Et la perspective d’avoir un allié des États-Unis à sa frontière. Autant dire que les entretiens que vont avoir Donald Trump et Xi Jinping lors de leur première rencontre, programmée pour la fin de semaine en Floride, risquent d’être tendus. Avec un sujet qui risque de perturber les négociations commerciales entre les deux pays, le cas nord-coréen.

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